L’analyse du régime institutionnel des ressources naturelles, développé par Knoepfel et al. (2001), en combinant des approches de la nouvelle économie institutionnelle, de l’école des choix publics et de l’analyse des politiques publiques, nous aidera à comprendre le contexte institutionnel des usages et la persistance de deux modes de deux modes de gestion des ressources en eau en Durance dans une perspective temporelle. Nous envisagerons la gestion des crises de 2003 et 2007 comme la capacité des acteurs à s’organiser en dehors de l’Etat et du Marché, à créer des arrangements institutionnels qui leur sont propres et qu’ils adaptent à leurs besoins spécifiques (Ostrom, 1990). Les travaux récents dans ce domaine (Calvio-Mendetta, 2005 ; Aubin, 2007), seront mobilisés pour qualifier les conventions auxquelles aboutissent les acteurs des dispositifs pour résoudre des rivalités d’usages et répondre à la dégradation de la ressource dont ils sont dépendants. Afin de compléter cette approche, l’analyse stratégique des acteurs (Crozier et Friedberg, 1977) sera privilégiée pour resituer les droits d’accès à l’eau dans une perspective de construction sociale de la gouvernance territoriale de l’eau en Durance. Elle nous sera également utile pour comprendre comment les acteurs non détenteurs de droits d’eau se saisissent des éléments de contexte (climatique) et développent des stratégies pour modifier les règles en leur faveur. Enfin, la notion d’intérêts (Hall, 2000) sera mobilisée pour envisager une redéfinition du rôle des concessionnaires des ouvrages hydrauliques.